Proposition de motion relative au refus d’une amnistie des condamnations et sanctions infligées du chef d’actes d’incivisme commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945
Vu que le Sénat a accepté de prendre en considération lors de sa séance du jeudi 12 mai 2011 une proposition de loi qui vise à effacer, pour l’avenir, tous les effets des condamnations et sanctions infligées du chef d’actes d’incivisme « prétendument » commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945 et à instituer une commission chargée d’indemniser les victimes de la répression d’après-guerre ou leurs descendants;
Considérant que la loi Vermeylen de juin 1961 a permis aux personnes qui ont été condamnées pour faits répréhensibles pendant l’occupation d’obtenir une certaine réhabilitation moyennant un acte du condamné admettant qu’il s’est trompé, qu’il a été grugé;
Considérant que l’adoption d’une quelconque amnistie par une assemblée reviendrait à désavouer l’héroïsme des combattants et des résistants qui, au péril de leur vie, ont lutté contre l’occupant et aidé les victimes de la barbarie nazie;
Considérant que toute forme d’amnistie représenterait une remise en cause fondamentale de l’indispensable devoir de mémoire, fondé sur les valeurs universelles de respect, de tolérance et de non-discrimination, qui est patiemment enseigné aux jeunes générations;
Considérant que la population de Soumagne et environs a été particulièrement meurtrie par les deux conflits mondiaux comme en témoignent les nombreux monuments qui jalonnent notre commune;
Le Conseil communal de Soumagne demande aux Présidents des partis démocratiques de refuser toute proposition de loi dont l’objet serait l’amnistie des condamnations encourues pour actes d’incivisme commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945 et/ou l’indemnisation des personnes condamnées pour ces faits;
Le Conseil communal prie les présidents de partis démocratiques de refuser, à l’avenir, la prise en considération d’une telle proposition de loi.
Cette délibération est adressée au Premier Ministre, au Président de la Chambre, au Président de Sénat, aux présidents des partis politiques démocratiques francophones, néerlandophones et germanophones.